Origine Kongo, comme son étymologie originem signifiant provenance ou encore naissance. C’est le titre qui a été choisi pour ce documentaire d’un peu moins d’une heure – Naissance qui entre en résonance avec le côté maternelle que l’on attribue à la terre, dont les feuillages rappel la vie qu’elle a su engendrer. C’est ainsi que commence ce voyage cinématographique, sur des plans naturels, où le vent y exprime sa présence.

Ces premières images amènent à penser qu’il s’agit d’un documentaire animalier, là ou la miniature de la vidéo ne renvoyait pas ce message. Quelque chose d’autant plus historique était attendu, surtout dans le contexte où l’on parle d’origine, dans une région (Guadeloupe, Martinique) où dû à l’histoire, on retrouve souvent des traces des origines par rapport à ce qui a été transmis à l’orale, ce dont on a pu être témoin. Le mot ‘origine’ pose ainsi une attente, ce qui est encouragé par l’écriture choisi pour le mot sur l’affiche du film. Cette dernière répète les mêmes formes que sur les documents officiels – de l’époque où les Kongo sont arrivés dans la région. Le terme ‘Kongo’ sur l’affiche à quant à lui le visuel de lettres écrites dans une matière tel que le bois, de façon à ce que la traces restent. En ajoutant à cela l’image choisi en fond avec le masque, elle donne l’impression d’un être qui regarde de loin. Ce documentaire sonne de par son affiche comme un rappel – d’où l’attente de ce côté historique.

Les premières minutes du film viennent temporiser l’attente de ce côté. Laissant au spectateur la mission de faire le lien entre ce qu’il voit, et le titre dans un premier temps. Jusqu’à l’apparition d’une photo venant affirmer qu’il s’agit bien d’une histoire d’origine. Mais on vient à se demander comment cette dernière sera exprimé, dans le film.

Au fur et à mesure du long-métrage, des descendants de Kongo, de divers milieux témoignent du rapport qu’ils ont avec leurs origines. Et c’est à travers des documents et surtout les témoignages de leurs parents qu’ils ont perçus leurs origines – et l’image du vent qui passent dans les feuillages, les plans des quartiers en hauteurs de campagnes viennent souligné un effet de présence et d’absence. Dans un premier temps dans les témoignages, et dans un second temps dans le rapport complexe qui se fait avec l’histoire des origines dans la Caraïbes, la mémoire est présente mais les éléments pour la soutenir s’exprime dans le souffle que produit les mots des descendants, et dans les traces qu’ils laissent dans leur art respectif. Ce qui surligne le rapport Caraïbes et histoire, qui se compose de tant de lacunes – dans cette région.

Ainsi, le film Origine Kongo renvoie par son titre et son affiche un message historique. Que l’on retrouve très peu à l’écran ou le vent prend plus de place.

Benji Belcou