Si Mary et moi, devions échanger sur la critique de “palimpsestes décoloniaux, à la configuration cinématographique” ce serait sur les documentaires Papa djab : la face cachée du masque, Mantjé tombé sé viv: danser la chute, Valérie John : la femme indigo et Origine Kongo.
En prolégomène, le documentaire Valérie john : la femme indigo, réalisé par Laur Martin Hernandez et diffusé sur les écrans en 2023, ne cesse de cultiver nos esprits sur le parcours d’une artiste phare.
Quant à Origine Kongo : 2023, la réalisatrice Laura Chateney Rivauday, inclu la mémoire de la communauté Kongo, pour réécrire l’histoire caribéenne et changer les stéréotypes : la conscience martiniquaise est majoritairement focalisée sur l’esclavage.
Pour Mantjé tombé sé viv : danser la chute, sortie en 2023, le cinéaste sénégalo-antillais Wally FALL, cible un public malade ou proche de malades, pour une prise de conscience intergénérationnelle de la méthode psychiatrique Fanonienne. En vérité, elle est contraire aux méthodes traditionnelles qui défavorise les indigènes. Destiné à tout public et avec poésie, le réalisateur ne cesse de toucher le plus de monde, extérieur à la Martinique, pour rompre avec les clichés pathologiques.
Le film documentaire, Papa djab : la face caché du masque, réalisé par Christian Forêt et édité au courant de février – mars 2022 est spécifique à la culture martiniquaise. Il tente d’éclairer les zones d’ombres culturelles afin d’informer la population.

Premièrement à l’instar de leur médiatisation, nos premières impressions d’étudiantes se portèrent sur le titre. Leurs sémantiques préposées, ont porter notre attention sur le déroulement du synopsis dont Valérie John : La Femme Indigo : la mise en valeurs de la femme, la sémiologie de la tribu africaine, mais aussi la reconnaissance d’un travail furent de mise. Nous eûmes l’impression qu’un processus d’imprégnation du corps, de l’âme de la femme s’établirait dans la symbolique de la couleur bleu. L’utilisation totale de la couleur devient son parti pris. Pourquoi cette couleur ? Le bleu devient l’essence de cette femme ainsi que son histoire. Nous devinons qu’il s’agit d’une artiste qui fait chaire, qui utilise et examine la couleur bleu indigo sous toutes les coutures pour raconter un processus profond, aussi bien
technique que spirituel. Nous pouvons croire que le bleu lui donne une certaine puissance. Elle s’insurge à travers l’humanité comme étant seule à faire du bleu un artefact issu de la nature. Elle renouvelle le bleu indigo dans une autre dimension paradoxalement universelle, culturelle et personnelle. Elle exploite le génie humain par l’expérimentation du bleu indigo et cela dès la racine. Elle prend corps simultanément dès l’origine à sa transformation puis de son utilisation à ses effets sur l’œuvre. Son message est-il culturel suis t’il le même processus de la conception de ce bleu ?

En outre le titre Origine kongo rappelle le retour aux origines par la visualisation du pays ou du fleuve Congo. Il exprime une nouvelle facette de l’histoire et de l’identité et un lien avec la terre matrice. Pourquoi l’expression origine Kongo qui exclue, alors que la majorité des antillais sont afro descendants ? Cette communauté semble plus fière que les descendants d’esclaves que la société coloniale a voulu annihiler. Il semble plus proche de la double identité : celle construite aux Antilles et celle issue d’Afrique. N’ayant pas connu l’esclavage, ils déconstruisent et rendent plurielle l’histoire des communautés afro aux antilles. Sans cesse rattachés aux produits de l’esclavage par nos contemporains, je perçois l’image de la Caraïbe autrement. Preuve que la médiatisation de l’histoire de la Caraïbe a longtemps été écrite et orienté par “L’Homme Blanc”.

De plus Mantjé tombé sé viv : danser la chute évoquant courage et bataille, nous rappelle que la vie est faite d’aléas qui renouvellent des solutions nécessaires aux développements intrinsèques. En effet les fautes permettent de remédier aux erreurs ou au mal être. Souffrir fait aussi partie de la vie quand on veut évoluer. Ce film place l’Homme dans une dimension métaphysique à travers un paradoxe : reprendre possession de ses énergies positives pour combattre l’annihilassent. Le titre dédramatise le mal être en lançant un message d’espoir à travers de nouvelle méthode de soin psychiatrique basé sur le culturel. Le titre métaphorique trahit un sujet psychique, résolution d’un problème, vivre après les aléas.

De surcroît, Papa djab, la face cachée du masque symbolise l’origine secrète ou lointaine du masque. Pour Mary il s’agissait d’un personnage carnavalesque, où sa fonction, sa valeur, son histoire sont inconnus de l’ensemble de la population. En fait, nous découvrons que ses attributs mystiques venus d’Afrique la place en tant que divinité carnavalesque. Le sociologue martiniquais fera un voyage au Sénégal pour tenter de démanteler ses secrets et la cause de son initiation.
Deuxièmement après le visionnage des quatre films documentaires, nous pouvons donc relever des similitudes, notamment des thèmes et questions récurrents dans le bassin caribéen.

En effet, les thèmes mis en lumière au sein des films documentaires sont l’identité et la spiritualité. Ici, nous ne parlons pas seulement d’identité physique, mais également d’identité psychique, historique, culturelle voire artistique.
D’une part, certains se trouvent dans une démarche de construction de leur identité à l’instar de Origine Kongo, une construction basée sur des fragments d’histoires, de souvenirs, d’anecdotes issus d’ascendants et véhiculés dans les familles, ainsi que les recherches personnelles des protagonistes. Chacun expose son questionnement sur ses origines et tout ce que cela implique : réputation et règles familiales, traditions et cultures, rejet et/ou acception. La construction identitaire physique est profondément liée aux patronymes purement africains tels que MASSEMBO, YOKESSA et KIMBOO. Alors que pour les noms francisés, ce lien a été aliéné, brouillé. De plus, l’envie de savoir qui on est, d’où l’on vient, qu’elle est notre histoire, notre héritage, incite Bernard (N’)DENDELÉ LECLAIRE à faire la traversée de Marie-Galante, en Guadeloupe au République démocratique du Congo, et Vanessa GUY-TOUSSAINT à faire le voyage de Sainte-Anne en Martinique au Sénégal, en Afrique, continent souche. Toutes ces démarches contribuent ainsi à la création, la constitution et l’expression de l’identité.
D’autre part, d’autres sont en pleine reconstruction identitaire après des aléas et un parcours de vie qui s’est achevé en perte de repères, en maladie mentale et psychiatrie. À l’exemple de Mantjé tonbé sé viv, les participants aux ateliers et rituels du Bèlè deviennent au fur et à mesure des soignés, des personnes renouant avec la liberté, la conscience, l’harmonie, la sérénité. De fait, grâce à la musique, l’expression corporelle, l’instrument divin et spirituel qu’est le tambour, ils trouvent une thérapie alternative plus en adéquation avec leur origine d’afro-descendants. Dès lors, l’art est un outil d’apaisement mental et spirituel, une arme dans la reconstruction de soi, dans l’acceptation du “moi” par soi-même et les autres, la société. L’art insuffle l’énergie positive nécessaire à chacun pour renouer avec la nature et les traditions ancestrales, pour recréer une identité plus stable, pour se réapproprier et réparer l’histoire, voire bâtir une nouvelle histoire, mémoire en rupture avec le passé colonial et donc une nouvelle vie aux facettes différentes et nouvelles.
Dans le film documentaire Valérie JOHN, la femme indigo, qui raconte la rencontre et le travail d’une plasticienne avec un élément naturel, l’indigo, les thèmes d’identité et de
spiritualité y sont exploités en symbiose avec l’art. Cependant, par le biais du portrait documentaire de cette femme unique, nous assistons à un renouveau et une reconquête d’abord de l’indigo (plante, poudre, couleur, nuances, symbolique), puis de l’histoire et de l’identité de l’artiste. À travers l’indigo et toute sa complexité, nous comprenons l’artiste et ses œuvres. Pour elle, cette couleur est “l’œuvre de toute une vie “, c’est-à-dire le lien historique avec la traite des nègres où nombre des ancêtres africains ont été rejetés au fond de l’océan, n’ayant pas survécu à la traversée. Et de ce fait, cela fait écho à ses origines, son attirance et son attachement à l’Afrique, notamment le Sénégal. D’ailleurs, à chaque voyage vers le continent primaire, souche, la plasticienne n’est que nourrie et confirmée dans son identité et ses choix artistiques, qui révèlent la richesse de notre “palimpseste”, nos strates, ce tissage qui nous forme.
Enfin, nous observons que l’identité peut aussi être altérée, influencée, soit positivement ou négativement, par un masque physique, physiologique ou artistique, et plus précisément le masque du diable rouge, communément appelé Papa Djab au carnaval martiniquais. En complicité avec le réalisateur de ce dernier documentaire, nous “enquêtons” sur la ou les fonctions de ce masque fait de cornes et de miroirs que l’on retrouve similairement au Sénégal. Alors qu’en Martinique ce masque, cette figure relève une fonction culturelle, il revêt une fonction cultuelle en Afrique. Néanmoins, dans les deux espaces géographiques, on y attribue une forme d’initiation lors de son port, initiation où l’on forge son identité spirituelle guerrière, “au cœur de la lutte entre le bien et le mal “. À ce titre, nous pouvons inexorablement ajouter le lien à l’ancêtre et sa puissance protectrice.
Notre identité serait, semble-t-il, construite autour de nombreux paramètres, expériences et sources. Comme l’humain, l’identité “se métamorphose “, à tous les niveaux.

Lors du visionnage des films, nous nous sommes interrogées sur le choix du support technique et audiovisuel, et son importance par rapport aux sujets et thèmes abordés.
De prime abord, les quatre films sont des documentaires. Bien que l’on puisse définir globalement un documentaire comme étant un film ayant un caractère didactique ou culturel, visant à faire connaître un pays, un peuple, un artiste, un fait historique ou social, nous pouvons ainsi préciser que c’est un film qui raconte, s’inspire et s’appuie sur le réel. Alors que le film d’animation ne serait que fiction et divertissement, le film documentaire nous aident très souvent, en tant que spectateurs, à comprendre l’autre, le monde, l’histoire, la nature. Ce genre filmique permet, en outre, de s’engager car il attire notre attention sur certains sujets, phénomènes et problèmes humains, sociaux et/ou planétaires. À cet égard, le film
documentaire semble être le support adéquat afin de sensibiliser, d’informer, de toucher un grand nombre de spectateurs ne serait-ce que par le titre, de convaincre et d’initier une opinion, une prise de position, un choix. De même, nos quatre documentaires, bien que réalisés par quatre réalisateurs différents de par leurs âges, leurs origines, leurs styles, leurs expériences professionnelles, appartiennent à plusieurs et mêmes catégories, mêlant images d’archives (scènes du carnaval, vues de documents officiels anciens), entretiens (témoignages, protagonistes, participants), enquête ici et ailleurs (déplacements et voyages), gros et moyens plans sur les éléments artistiques, culturels, identitaires et leurs créateurs.
Enfin, les documentaires se présenteraient comme les comptes rendus exacts et idéals, qui captiveraient les spectateurs du début jusqu’à la fin.

Troisièmement, les similitudes des contenus des documentaires nous ont permis de déceler leurs divergences dont le rythme et le paysage.
Le paysage peut devenir aussi signifié de l’espoir et effectue un parallèle avec l’Afrique telle que nous pouvons le voir dans Origine Congo. En effet, elle introduit la symbolique de la terre, délivrance ancestrale de l’idéologie antillaise. La vue sur la mer depuis un paysage antillais témoigne de l’espoir d’un renouveau identitaire. Symbolique d’un manque et d’un désir de partir dû au poids de l’histoire. Du paysage Congo à celui d’Afrique du Sud, la finalité de la recherche de soi et l’objectif du documentaire sont accomplis. Le paysage devient un parallèle entre deux terres et deux populations qui refusent l’oubli.

En revanche, dans Papa Djab : La face cachée du masque, la présence du paysage, est quelque peu dépourvue. Elle présente plutôt un autre lieu pour établir un questionnement et lier l’Afrique à la Martinique, mais toujours dans un objectif symbolique.

Dans l’introduction du documentaire Valérie John, la femme indigo, la vue sur la mer marque plutôt la séparation entre l’Afrique et les Antilles. Le paysage marin devient le tombeau des plus grands êtres. La couleur des côtes africaines, présentée par la suite, est reprise dans le pigment de ses habits et font la protagoniste habiter l’espace. Elle épouse l’Afrique aux Antilles.
Mais dans Mantjé tonbé sé viv’ : danser la chute, le paysage est plutôt conducteur du film. Dans l’introduction, le paysage est un élément, mais aussi un médium thérapeutique et technique. Il est introduit dans chaque sous-partie du film.
Là, la nature est un instrument thérapeutique, elle devient un des outils des méthodes modernes pour se détacher des méthodes coloniales où l’hôpital psychiatrique est construit pour ne pas gêner la société de consommation.
De surcroît, le paysage est le processus de la sémantique du film. La déconstruction du paysage occidental normalisé et stressant représente la rupture de deux univers, l’un thérapeutique, l’autre vecteur de maladie. La plénitude du paysage naturel présente la thématique du film dont la psychiatrie. Elle marque la métaphore des différentes pathologies des personnages, dont les bruits de caisse pour représenter le stress, la famille perdue insinuée par le lignage des branches d’arbres. La nature contextualise la culture et est un lieu de rencontres, témoins et faiseurs de liens.

D’autre part, Mary et moi avons remarqué que le rythme est utilisé différemment dans chaque documentaire. Dont Papa Djab: la face caché du masque où le rythme des plans est moyennement court et impose un dynamisme qui rappelle la période carnavalesque au profit de l’attention relevée du public.
Paradoxalement, le ton poétique de la voix off et de ses plans respectifs, nous invite à voyager dans l’univers mystique de papa Djab.

Par ailleurs, dans Origine Kongo, un rythme traditionnel s’adapte techniquement aux différentes formes d’art telles que le chant, la danse, les procédés filmiques, etc. Elle favorise la compréhension du discours, de la sémiologie des racines génétiques, et de l’esprit des personnages. Le rythme est en harmonie avec la musique de fond. Elle réadapte les personnages dans leur milieu qui en laissant leur trace construisent l’espace. Il définit les sous thèmes du documentaire et fait office de transition. Il adhère aussi aux différents plans.

Pour le documentaire Valérie John, la femme indigo, le rythme classique imposé par les plans laisse le public observer le mondain aux déplacements rectilignes, mais aussi les œuvres. Beaucoup de plans d’ensemble présentent un rythme de plénitude et présentent l’émergence de l’art onirique de l’artiste.
Mais pour le documentaire Mantjé tonbé sé viv’ : danser la chute, Le rythme utilise des temps longs, afin d’exprimer la transcendance de l’être. Il use de travelling au rythme lent menant sur des gros plans qui mènent l’action. La femme tanbouyé présente dans les séances de thérapie représente la voix du tambour. Les deux imposent un rythme apte à contrôler le mouvement des patients ainsi que leur esprit et énergie.
Le rythme utilise aussi des temps longs, pour inciter et pour exprimer la découverte. Les contrepoints entre les mouvements du corps et le rythme des plans accentuent le mouvement et est signe de délivrance, de découverte d’un autre soi au sein du groupe. Il désenclave les clichés du handicap. Rythme la voix narrative conductrice de la prise de conscience du film. Elle impose aussi la réflexion qui est acteur de la sémantique. Elle est témoin donc d’un enjeu transgénérationnel.

Par ailleurs, nous avons aussi apprécié l’omniprésence de l’art à visée sociologique.
Si dans Valérie Jones, la femme indigo, les sous thèmes suivent les étapes de la croissance des plantes, utile à la création de l’indigo, cette couleur devient le parti pris qui croît en elle. C’est ce pigment qui construit l’artiste et son art. L’omniprésence du bleu révèle un engagement politique et historique à travers l’exploitation de la teinte. Les plans d’ensemble du documentaire permettent de mieux comprendre ces œuvres qui cohabitent avec l’espace. Elle construit l’histoire par son art et définit la pan africanité comme solution à la pan caribéanité. Ainsi, elle inscrit son engagement politico-esthétique dans la continuité de la diaspora afro-descendante, l’art fait exister notre conscience.
Pour Mantjé tonbé, sé viv’ : danser la chute, l’art et la sociologie, œuvre de la reconstruction. Ainsi les chants, les voix, les plans, la musique sont des outils artistiques pour décoloniser les méthodes psychiatriques et le mode de vie. La pluralité des formes d’art est la richesse d’une culture. L’omniprésence de l’art permet aussi de remplacer l’humain en tant qu’être spirituel. Il s’agit d’une coupure entre argent et esprit bien sûr. Le but du documentaire est de détruire les clichés et la peur de l’handicap en Martinique. Ainsi, l’art est un domaine faisant le lien entre la pensée du personnage et l’image.

De plus, dans Origine Kongo, l’art est un outil de résistance identitaire. Il expose le fonctionnement et témoigne de la volonté d’exister d’une communauté. Il révèle l’appartenance spirituelle à une culture. Il reconstruit une identité, une façon de penser, une
éducation. Les valeurs africaines remodelées sont transposées à celles de la Martinique et de la Guadeloupe. Elle participe au cheminement de réparation et il transgresse les clichés de l’histoire. Ainsi, l’art permet de transformer le physique à travers un masque, dont Guy Toussaint, qui devient l’un de ses ancêtres Kongo. La transformation qu’elle effectue grâce au costume devient une thérapie pour un mal-être identitaire. Par ailleurs, les formes d’art sont aussi imprégnées dans le documentaire et permettent de faire comprendre davantage l’esprit de la tradition.
De même pour Papajab, la face cachée du masque, l’art et la sociologie. Sont utilisés dans le cadre de la divination, de la légende de la Mysticité. Les sujets, les personnages sont entièrement artistiques. Les danses, les performances ont des visées spirituelles, elles sont genrées et ritualisées, mais aussi transmises. Le costume de papa Job est une divinité carnavalesque. Elle a pour rôle de lien de garde et de chasseur de mauvais esprits, Papa Djab est donc la continuité de la culture africaine en Martinique. Où l’on utilise une transmission codifiée. L’art fait partie intégrante de la culture. Dont la couleur qui symbolise une hiérarchie.

En conclusion, Marie et moi avons particulièrement apprécié le rendu technique accessible, mais aussi cette volonté de créer des voies interstitielles entre les différentes communautés présentes dans les documentaires. Les éléments esthétiques étaient synonymes de liberté d’esprit, d’interprétation culturelle et historique, et tentaient de reconstruire le social et l’histoire pour mieux la comprendre. Malheureusement, nous pouvions y déceler parfois de la violence symbolique. Mais nous nous sommes aussi questionnées sur l’identité dont le retour aux origines où la pan africanité est une réponse à la pan caribéanité. En fait, les réalisateurs ont tenté de reconstruire l’histoire. Ces films sont chargés de spiritualité et mettent en valeur le divin qui est pour nous un médiateur d’énergie. Mais aussi de protection de soi, donc, comme la fonction du masque ou la thérapie pour soigner des mots de l’être tels qu’en psychiatrie. En fait, tous ces éléments sont moteurs de vie et sujet de respect, car ils redéfinissent la place de l’humanité au sein de la nature et au sein de la société martiniquaise.

Mary Higgins, Mélisssa Janvion