“Rockers” est un film jamaïcain de 1978 qui a marqué l’histoire de la musique reggae et de la culture Rastafari.
Réalisé par Theodoros “Ted” Bafaloukos, ce film raconte l’histoire de Leroy “Horsemouth” Wallace, un batteur en difficulté financière qui achète une moto dans l’intention de gagner de l’argent supplémentaire en distribuant des disques de producteurs à travers l’île.
Lorsque sa moto est volée, Horsemouth et ses amis partent en mission pour la récupérer, finissant par redistribuer les biens mal acquis des criminels aux habitants des ghettos de Kingston.
Le film est souvent décrit comme une réinterprétation jamaïcaine de la légende de Robin des Bois, mêlée à l’intrigue du film italien “Le voleur de bicyclette” de Vittorio De Sica. Mais au-delà de son intrigue, Rockers est célèbre pour sa représentation authentique et respectueuse de la culture reggae et Rastafari de la fin des années 70, une période fascinante de la musique jamaïcaine. La manière dont le film présente la culture Rastafari, relativement méconnue à l’époque de sa sortie internationale, est presque mystique, offrant une vue kaléidoscopique de cette ère musicale et culturelle unique.
Avec un budget modeste de 250 000 dollars, Rockers a causé une quasi émeute lors du Festival de Cannes de 1979, où la foule en quête de billets pour les quatre projections prévues a envahi les rues entourant le théâtre. Le film a reçu des éloges critiques et a été distribué aux États-Unis en 1980. 40 ans plus tard, il continue d’être largement projeté et apprécié, à tel point qu’un livre de 320 pages retraçant la réalisation du film a été publié, documentant méticuleusement l’œuvre de Bafaloukos et son impact sur la culture reggae.
Ce film a su capturer l’essence du mouvement reggae et Rastafari tout en créant une narration visuellement captivante. La musique reggae, les scènes de la vie quotidienne de l’île voisine, la Jamaïque, et les thèmes de la justice sociale et de la résistance culturelle sont des éléments qui font de Rockers une capsule temporelle précieuse de cette riche période de l’histoire jamaïcaine. Coup de coeur !