Dans un bruissement rythmé de feuilles ventriloques de Caoba,
Dans un frémissement tournoyant du houppier majestueux de Jatoba,
Vers l’avènement nécessaire des genèses refondatrices,
Telle une terminaison accoucheuse de renaissance et de fertilité audacieuse,
Le CEIBA est de retour.
Si la première édition était dédiée au théâtre,
La deuxième édition de ce festival transversal aura pour tronc la danse et un branchage étoffé de musique, de théâtre, de cinéma, d’ateliers, de conférences et autres masterclass.
Jeune festival pluridisciplinaire, le Festival transversal CEIBA nous revient avec une 2ème édition laissant une grande place à la danse, aux danses, aux personnalités et identités chorégraphiques de la Caraïbe, d’Amérique latine et d’Europe. Le théâtre, la musique, le cinéma et les arts visuels nourriront la transversalité de ce festival qui est une convocation aux sensibilités expressives, à la sincérité du geste créateur, sans emphase mais avec profondeur, justesse et audace. Comme chacun de nos festivals, une large place sera réservée au public scolaire, aux ateliers, aux masterclass et à la décentralisation.
Si le Festival CEIBA convoque de nombreuses disciplines artistiques, il nous convoque également en tant qu’opérateur culturel et nous rappelle les missions premières de l’engagement culturel : un métier à tisser sur lequel on revient inlassablement et humblement : contribuer, favoriser et concourir à l’accès à la culture et ce, face aux problématiques conjoncturelles et autres enjeux systémiques.
Avec humilité et détermination, l’artisan culturel se met au service d’une cause vertueuse et essentielle au développement équilibré d’une société et d’une des modalités nécessaires à l’expression affirmée ou l’affirmation expressive d’une identité.
Être au service des artistes et des publics.
À l’écoute des artistes et des publics.
L’engagement culturel n’est pas une quête de lauriers au flétrissement certain.
L’engagement culturel est un don de soi dans la discrétion des coulisses, des réunions de production, de la charge administrative, de la logistique, des montages et démontages techniques, de l’accompagnement professionnalisant des artistes, des actions de formation, de l’éducation artistique et culturelle, de l’accueil des publics et de la sécurité de l’ensemble des usagers.
L’engagement culturel est une disponibilité de l’esprit, du corps, une rigueur dans la perspective d’une performance quotidienne visant l’excellence.
L’engagement culturel n’est pas un faire-valoir.
Nous sommes chacun les simples et essentiels maillons d’une même chaîne dont la fluidité huilée du collectif sous-tend chaque action, chaque mise en œuvre de projet.
C’est l’engagement du passeur, du connecteur, du trouveur permanent de solutions.
C’est une acuité du quotidien face aux sollicitations, aux besoins exprimés, aux offres, aux urgences les plus inattendues.
Un engagement quotidien, constant, bienveillant, clairvoyant, organisé, coordonné et structurant.
Si le CEIBA a été créé par Tropiques Atrium, ce festival transversal appartient résolument aux artistes et aux publics. Il met en lumière la créativité des artistes et ouvre les fenêtres des sensibilités et des sincérités artistiques du monde.
C’est une contribution complémentaire au secteur culturel et également aux autres maillons de la longue chaîne qu’est l’industrie culturelle.
Je salue l’investissement des équipes de Tropiques Atrium et l’indispensable soutien de nos partenaires institutionnels que sont la CTM et la DAC.
Merci aux partenaires privés, aux bénévoles et aux renforts.
Un grand merci à vous, chers publics pour votre confiance exprimée, votre coopération, votre présence, pour le partage de vos émotions et nos moments de joie partagée.
Et maintenant, allons de ce pas nous inviter au sentier escarpé de notre propre conquête,
Parcourons les allées de notre propre arborescence,
Gravissons les marches de cette périlleuse escalade jonchée de générosité paradoxale.
Sculptons les vents indomptés porteurs d’espérance conquise,
Sillonnons le foisonnant labyrinthe de notre entendement,
Afin d’entrevoir par l’exigu entrebâillement d’une embouchure improbable,
L’esquissé avènement de notre accomplissement ténu mais certain,
Étreignons le Cohoba, arbre-passerelle interculturel et intergénérationnel,
Et retrouvons-nous du 28 février au 23 mars, autour du CEIBA pour y semer les germes annonciateurs de communions culturelles et fraternelles.
Manuel CESAIRE
Directeur de Tropiques Atrium – Scène nationale de Martinique