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« Pigments d’Avenir 2 » Exposition collective

« Pigments d'Avenir 2 » Exposition collective

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ENTREE LIBRE

Quand ?

Lundi 11 juillet 2022 5:00 PM - Samedi 23 juillet 2022 9:00 PM

Détails

Pigments d’Avenir 2

Du 11 au 23 juillet – Espace Eda-Pierre (Hall Tropiques Atrium)

Commissaire d’exposition : Sophie Ravion D’Ingianni

Docteure en Sciences de l’Art et Esthétique – Paris 1 – Sorbonne
Historienne et critique d’Art – Commissaire d’expositions
Membre du CEREAP et du CRILLASH  (Université des Antilles)
Membre de l’AICA Caraïbes du Sud

Tropiques Atrium a désiré une seconde fois d’ouvrir ses portes à la jeune création. Cette exposition Pigments d’avenir est le second acte – 2022 qui donne une belle opportunité aux nouveaux artistes, tous encore étudiants au Campus Caribéen de Fort-de-France (école d’art supérieure de Martinique) de réaliser leur première exposition. Cette année j’ai pris le parti de montrer les travaux, encore en devenir, d’étudiants qui suivent un cursus dans l’option ART de l’institution durant leurs 5 années d’étude.  Nous serons invités à apprécier un panel de 28 œuvres hétéroclites puisées dans l’imaginaire, la vie quotidienne, la végétation ou la culture martiniquaise de 11 jeunes futurs artistes. Ce sera aussi l’occasion pour le spectateur de découvrir dans cette exposition les différents mediums et techniques artistiques que chacun d’entre eux priviligient.

Aurélie Argyre : étudiante de 3e année de l’option ART au C.C.A[1], Aurélie travaille autour de sa quête identitaire et de son métissage qu’elle met en relation avec sa famille et ses origines indiennes. Le portrait est l’expression de son travail et elle choisit de représenter ses œuvres sur un format intime qui est celui du tondo (tableau circulaire). Selon ses inspirations, les images sont fragmentées, remplies de végétaux ou de mandalas, de mots, de symboles et de couleurs vives. Son intention est de parcourir  les trois cultures qui sont les fondements de sa création : la culture antillaise avec laquelle elle a grandi, la culture indienne qu’elle cherche à se réapproprier et la culture japonaise qui la passionne.

Aislinn Bonvent : martiniquaise d’origine, Aislinn est une étudiante en master 1 (4e année) de l’option ART du C.C.A.Depuis 2021 elle est aussi intervenante en Arts plastiques au Centre d’interprétation Paul Gauguin au Carbet. Son travail porte sur les questionnements de son identité et les relations à l’autre, ce que nous pouvons dénommer l’altérité. A la fois abstraite et figurative, ses peintures sont selon elle « une métaphore de la résistance ». Dans une de ses œuvres elle utilise comme matériau le bakoua, qui selon elle « est une manière de penser le monde ». Matériau symbolique ancré dans la culture martiniquaise, le bakoua renforce les liens identitaires que traduisent ses travaux.

Flavio Délice : né en Guyane et d’origine haïtienne, Flavio est un étudiant en licence (3e année de l’option ART). En 2022 il participe à la réalisation de fresques dans les rues de Fort-de- France (Milmurs). L’ensemble de son travail est une conquête de ses origines et de son identité haïtienne qui prend en compte l’univers onirique de son pays. Ses peintures à la fois abstraites et figuratives, hautes en couleurs, rassemblent une diversité de textures comme dans son portrait Migrant qui donne à voir des cicatrices, des traces et des étoiles.

Dielando Fiacre : Dielando est un étudiant de l’option ART en année de licence au C.C.A. Son œuvre révèle une grande qualité de dessin, non loin du travail de portrait que réalisait l’artiste autrichien Egon Schiele[2] (1890/1918). Ce jeune étudiant nous présente une série de dessin, de peinture et de fusain, qui traite de la représentation du corps. Il nous dit : « dans cette série j’ai voulu mettre à nu un esprit troublé, rendre visible une pensée perturbante… ». Dielando s’inspire de photographies de corps et de visages, qu’il sélectionne et retravaille pour évoquer des sentiments et des sensations. « A fleur de peau », ce beau travail ne nous laisse pas indifférents.

Shamika Germain : étudiante en licence ART, originaire de Saint-Martin, Shamika nous explique son travail : « Depuis peu je me suis forgée un univers abordant le thème de l’absence omniprésent de la mère. C’est avec textures, couleurs, dégradés et une touche de poésie que je compose chacune de mes créations ».

Kévin Jérémy Pseudonyme : JKing. En année de Master 1 dans l’option ART au C.C.A., JKing travaille plastiquement sur le thème des sargasses, fléau d’actualité qui touche nos régions insulaires. Tournée vers cet écosystème, ces 2 tableaux ont pour but de parler de l’invasion des sargasses et du désastre écologique qu’elles entrainent. Il nous confie : « ici la sargasse est représentée dans sa version la plus solitaire dans une esthétique scientifique pour évoquer le questionnement sur cette situation ». Incluant cette algue dans ces tableaux, la couleur bleue en dégradé rappelle le milieu aquatique.

Marc-Anthony Messange : ces 2 œuvres de Marc-Anthony, étudiant en 3e année ARTdémontrent une grande qualité du dessin. Il nous confie : « mon travail porte sur l’humain et l’inhumain, le « bestiaire » qui fusionne les parasites et les corps rongés par ces derniers, le corps morcelé et découpé du réel, un corps sensible et modelable à l’image de la pensée instable, de la fragilité et les tourments de l’esprit ». La première œuvre est dans le style d’une vanité qui ressemble à une tête de mort, œuvre réaliséeau stylo bille et à la mine de plomb. La seconde est une multitude de membres  et de corps formant un visage humain avec une grande bouche difforme.

Andy Mongis – Pseudonyme : Harisson Dylan. Une grande qualité du dessin caractérise les 2 œuvres d’Harisson Dylan, étudiant en année de licence au C.C.A. dans l’option ART. La toile  Commotion met en scène selon l’étudiant le paroxysme du désir. La seconde intitulée Black Felonny reprend le tableau le Cri du Gustave Klimt[3], une appropriation très personnelle de l’artiste qui nous dit : « J’ai décidé de placer l’une des œuvres de Kerry Marshal[4] … mon travail est alors devenu une métaphore de la scène du bus de Rosa Parks[5] où l’homme blanc représenté par le cri est offensé de voir une femme noire assise sur un banc ». Il s’agit là d’une réinterprétation très personnelle mélangeant 2 références artistes dans un système de réappropriation.

Aurélie Rano : étudiante de l’option ART en année de Master 1,Aurélie est issue d’un parcours d’arts graphiques, ce qui explique des productions très incurvées et abstraites de ses 2 pièces. Elle nous confie que « le fil conducteur de son travail est un simple brun de cheveu est rien d’autre… Ma démarche s’apparente à un processus de coiffure, un perpétuel démêlage du cheveu afro-caribéen ». Aurélie interroge dans une forme abstraite, les textures, les us et coutumes dans un langage graphique abstrait « mettant l’autonomie du geste et l’action en exergue ». Un ensemble de figures qui donne une grande spontanéité a ces expérimentations.

Sharna Sorhaindo : est en ??? année de Master dans l’option ART. Elle est née en Dominique et a grandi à Antigua et à la Barbade. Elle nous présente 3 œuvres abstraites aux couleurs soutenues. Son travail est une forme de peinture automatique « qui exprime la façon dont je vois le monde après avoir été influencée par la Santeria[6] à un jeune âge », ce qui explique le collage dans ses toiles de pièces de monnaie.

Indira Vasseaux : étudiante de 1ère année au CCA qui est un tronc commun d’enseignement. Indira expose une photographie argentique[7] en noir et blanc avec des dégradés de gris, sorte de camaïeu qui représente à juste titre  les reflets de l’eau. Cette reproduction est tirée d’une série La Mer raconte qui regroupe une quinzaine de clichés donnant à voir le rapport à la mer dans un contexte caribéen. Prise sous le pont de La Gabare en Guadeloupe, cette photographie de grande taille nous offre une vue sur un kayakiste parcourant la Rivière Salée qui sépare les 2 îles.


[1] Le C.C.A. est le Campus Caribéen des Arts de Fort-de-France, école d’art supérieure délivrant des diplômes européens.

[2] Egon Schiele (1890/1918) artiste autrichien, dont la production de dessins érotiques ne jouait guère en sa faveur et ses nus furent saisis par le tribunal départemental. Accusé de pornographie, il passa plusieurs mois en prison en 1912, où il produisit quelques œuvres liées à l’enfermement. L’artiste ne sera finalement condamné que pour outrage à la morale publique.

[3] Gustave Klimt est né en 1862 en Autriche et mort en 1918 à Vienne, est un peintre symboliste autrichien et l’un des membres les plus en vue du mouvement Art nouveau et de la Sécession de Vienne.

[4] Kerry James Marshal est un artiste américain né en 1955.  Ces images représentent sa perspective des Afro-Américains, en particulier des hommes noirs avec des apparences intérieures et extérieures séparées et distinctes.  Ce thème commun est apparu de manière continue dans son travail au cours des décennies suivantes, en particulier dans les années 1980 et 1990 et apparaît encore dans ses œuvres les plus récentes.

[5] Rosa Parks Rosa est née en 1913 en Alabama (États-Unis) et morte en 2005 à Détroit dans le Michigan, est une femme afro-américaine, figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis.

[6] Santeria, aussi connue sous les noms de Regla de OchaRegla de IfáRegla de Osha-IfáRegla lucumí ou lucumi (s’écrivant également lukumi), est une religion originaire de Cuba dérivée de la religion africaine de yoruba.

[7] Photographie argentique : est une technique photographique permettant l’obtention d’une photographie par un processus photochimique comprenant l’exposition d’une pellicule sensible à la lumière puis son développement et, éventuellement, son tirage sur papier. 


Où ?

Espace Eda-Pierre