Pigments d’Avenir

Du 21 juin au 24 juillet – Espace Eda-Pierre (Hall Tropiques Atrium)

Une exposition collective avec 8 artistes émergents : Johann Capgras, Shaida Madinska, Eymeric Moderne, Jérémie Priam, Ludgi Savon, Tania Theleste, Tracy Theodore, Diana Tuillier.

Cette exposition montre les travaux de 8 jeunes artistes actuels, certains encore étudiants au CCA (Campus Caribéen des Arts) de Fort-de-France d’où le titre PIGMENTS D’AVENIR. Nous présentons un panel d’œuvres puisées dans l’imaginaire ou la vie quotidienne de ces jeunes artistes, un ensemble d’œuvres (3 par artiste) très hétéroclites qui montre les nombreuses utilisations de différents médiums et techniques artistiques.

Johann CAPGRAS a été formé au Campus Caribéen des Arts. Ses œuvres autobiographiques prennent leurs origines dans son histoire personnelle. Principalement, il met en scène son corps qui a été meurtri, suite à des pathologies physiques. Son intérêt se traduit autour de ses cicatrices qu’il nous présente dans l’œuvre Sa vidéo Chimères est constituée de radiographies retravaillées avec des objets quotidiens liés au contexte médical. Une de ces 3 pièces est un assemblage d’armes pour enfants en plastique, peintes en noir, avec pour extrémité des seringues.

Shaida MADINSKA est une élève de 3^ème année de l’option Design/Objet du CCA. Passionnée par la peinture et l’écriture automatique, elle propose 2 tableaux inspirés par la terre, la végétation et les fonds marins qui sont pour elle une invitation à l’imaginaire. Sa troisième pièce est une peinture acrylique composée de 2 parties et réalisée avec des capsules de café. A son sujet, Shaida dira : « enlaçant, évitant, contournant… C’est avec surprise que les capsules de café s’accordent avec l’écriture automatique pour ne former qu’un. Pollution, intégration, coordination ? Qu’en pensez-vous ? ».

Eymeric MODERNE, étudiant de 4^ème année de l’option Art, s’est formé aux nouvelles techniques de photographies et à déjà participé à des expositions. Il présente 2 œuvres photographiques numériques dans lesquelles le corps est paré dans un rituel à la recherche de la beauté face à l’appareil qui « enregistrera l’évolution de mes propres fantasmes métaphoriques ». Une troisième œuvre intitulée Eden est une peinture aux nuances colorées qui retrace la vision luxuriante de la nature.

Jérémie PRIAM, né en 1989, est un jeune artiste qui a déjà exposé en Martinique et en 2020 à Tropiques Atrium dans une exposition individuelle intitulée Anti-personnel. Le noir et blanc et le dessin prédominent dans son œuvre. Il présente un triptyque réalisé à l’encre de Chine qui interroge le style très connu en histoire de l’art de la vanité. « Ces fragments -chimères », non dénués de poésie, sont le fruit de ses questionnements sur l’existence. Deux autres œuvres, toujours en noir et blanc, au dessin à l’encre, comme une accumulation organique, sont de véritables performances graphiques qui veulent traduire « de manière absurde des dérives de la société ».

Ludgi SAVON, ancien étudiant martiniquais du CCA, explore un univers fantasmagorique, principalement dans 2 œuvres exposées ici, Vision de rêve, qui représente des silhouettes découpées dans du papier noir, apposées à même le mur. Visions de cauchemar, c’est un corps fragmenté, épars que nous essayons de recomposer, dans cette installation murale.  Une seconde pièce est un triptyque de photographies numériques où la couleur jaune domine. Il se représente à peine visible sous des vêtements jaunes avec des attributs spécifiques, plume, gants blancs en dentelles.

Tania THELESTE, est une artiste déjà dans la vie active, titulaire du DNSEP en 1999, du DNSAP de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2000. Son medium de prédilection est la gravure. Sa source d’inspiration est « la scène martiniquaise ». Sa production interroge la règle morale, la règle sociale et les mœurs. La série Porte d’Orléans, traduit l’histoire d’une mise en scène dans le métro de Paris, modulable à l’infini par le déplacement des plaques-wagons. La série A l’envers traite du jeu des apparences. La Belle est son autoportrait. La Douche de vingt-quatre heures : eau d’ici ou L’Amoureuse met en scène une femme qui s’oublie. Fanm Matinik est une gravure qui donne une vision contemporaine de la femme martiniquaise entre deux sociétés : européenne et caribéenne.

Tracy THEODORE est étudiante au CCA en 4^ème année dans l’option Design/Objet. Deux œuvres qu’elle présente font référence au cœur humain. Sensible qui se présente comme un cœur réalisé en rotin et en tissage de laine rouge, est un objet en 3 dimensions qui renferme les émotions que veut traduire l’artiste. Sa dernière pièce, un triptyque de photographies numériques, est inspirée de l’œuvre de Frantz Fanon, « Peau noire, masques blancs ».

Diana TUILLIER est étudiante au CCA en option Design/Objet. Actuellement en Master 2 elle  présente une série de 7 éventails, de réels bijoux, porteurs de mémoires et qui font revivre les mythes antillais. Ce retour aux croyances et savoirs ancestraux, qui sont fondés le plus souvent par une culture de l’oralité, sont une réelle cosmogonie qui est pour cette jeune artiste « un lien avec mes ancêtres, pour la transmission et la compréhension, une métamorphose du réel ». 

Commissaire d’exposition : Sophie RAVION D’INGIANNI

Docteure en Sciences de l’Art et Esthétique – Paris 1 – Sorbonne
Historienne et critique d’Art – Commissaire d’expositions
Membre du CEREAP et du CRILLASH (Université des Antilles)
Membre de l’AICA Caraïbe du Sud

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Quelques œuvres de l’exposition :