Cahier d’un retour au pays natal, texte fondamental du XXe siècle, impose Aimé Césaire, jeune homme de 25 ans, comme l’une des plus grandes voix de la littérature. Le Cahier est un poème de l’exil. Césaire en débute la composition alors qu’il est en Croatie. Les premiers extraits paraîtront à Paris, en août 1939, juste avant son retour en Martinique – le pays natal : derrière l’exubérance de la langue, note André Breton à sa lecture, il y a la misère du peuple colonial, son exploitation éhontée, la conscience d’un déni de justice monstrueux, transcendées ici par le don du chant…

Si le Cahier d’un retour au pays natal est fermement enraciné dans la réalité sociale, historique et géographique des Antilles françaises de l’entre-deux-guerres, son actualité n’en reste pas moins urgente. Le message humaniste a transcendé son époque et alerte nos consciences. Il nous rappelle de toute sa force que « la carte du printemps est toujours à refaire… ».

Voyage dans le temps et dans l’espace, le spectacle met en scène un noir, un homme, l’Homme, en fracture de lui-même, exilé dans la solitude de son être, qui effectue la traversée du retour à son pays natal, c’est-à-dire à son humanité. La langue d’Aimé Césaire, d’une poésie vivante, riche, luxuriante, musicale, et néanmoins d’une précision tranchante, est magnifiquement portée par Jacques Martial, dans sa force, sa colère, sa générosité, sa lumière, qui laissent les mots s’envoler librement.

Mise en scène et interprétation : Jacques Martial
Scénographie : Pierre Attrait
Création lumière : Jean-Claude Myrtil
Peinture : Jérôme Boutterin
Création d’accessoires : Martine Féraud
Assistant mise en scène : Tim Greacen
Régie : Marc Martinez

© Crédit photo : Christian Geber