Afin de favoriser le parcours professionnel et le développement des équipes artistiques martiniquaises, Tropiques Atrium a mis en place, depuis plusieurs saisons, un dispositif d’accompagnement dédié aux créateurs martiniquais.
Programme CURA - Commissaire Associée - Arts Visuels
À l’initiative du ministère de la Culture / Direction générale de la création artistique, le programme « CURA » vise à soutenir la présence des arts visuels au sein des scènes nationales dans le cadre d’un partenariat entre le Cnap et l’Association des scènes nationales (ASN).
Le programme CURA, conçu comme un apport en expertise dans le champ de l’art contemporain, permet de concevoir un programme d’expositions dont l’auteur est un commissaire d’exposition qui prend en compte l’identité et les orientations programmatiques de la scène nationale qui l’accueille tout en développant un propos curatorial personnel.
Tropiques Atrium participe au programme et a choisi le projet de Marion Vasseur Raluy.
Marion Vasseur Raluy - Commissaire d’exposition
Marion Vasseur Raluy est commissaire d’exposition et autrice. De 2014 à 2016, elle a co-dirigé l’espace indépendant Shanaynay (Paris). Elle a travaillé avec des artistes comme Angelika Markul, Laëtitia Badaut Haussmann et Mimosa Echard. Elle rédige actuellement un manuscrit s’appuyant sur son expérience de la maladie pour évoquer sa relation au milieu de l’art.
Depuis 2021, elle est commissaire associée au programme de résidence Les Furtifs au Capc. Elle a organisé les expositions : Itinéraires Fantômes (en co-commissariat avec Ana Iwataki), Capc, 2024 ; Jasmine Gregory (en co-commissariat avec Claire Hoffmann – Centre culturel Suisse), Capc, 2023 ; Sticky Objects, Les Bains Douches, Alençon, 2023 ; Niklas Taleb et Phung Tien Phan, Capc, 2022.
En 2025, elle présentera le cycle d’exposition Pharmakon à Tropiques Atrium dans le cadre du programme Cura soutenu par le Cnap et l’association des Scènes Nationales. A travers l’usage des plantes et leur transformation chimique par les industries, Pharmakon est une invitation à un groupe d’artistes à s’intéresser à ce qui peut soigner et empoisonner en même temps.
Copyright Photo : Sylvain Mavel
Résidences de recherche
Tropiques Atrium accueille pour la saison 23-24 trois résidences de recherche.
Ce dispositif offre à un ou plusieurs artiste(s) les conditions techniques ou financières pour concevoir, écrire, produire une étape de travail ou achever une œuvre nouvelle.
Yawa
Ecriture et Slam
Slam-poétesse, conteuse et auteure, Yawa découvre très jeune la force de la scène en pratiquant le théâtre durant 10 ans. Depuis 2008 elle explore l’écriture poétique et la performance slamée.
Trois fois championne de Martinique de Slam, cette autodidacte, qui a vu ses mots la porter autour du globe, travaille également l’improvisation, l’écriture théâtrale et la musique – laissant ces nouvelles techniques impactées sa créativité.
Elle crée avec ses pairs, en 2019, l’association B-Art – qui porte notamment le Madinina Slam Contest. Attachée à l’éphémère de l’art vivant, elle laisse peu de trace écrite.
Avec cette résidence, Yawa lance le projet Nègre vs The « N word ». En s’appuyant sur la vérité volcanique de la poésie et la nécessaire mesure des sciences de l’humain, elle confrontera les langues créole, française et anglaise, les mots et leurs sens, les imaginaires et les Cultures qui ont, d’un côté porté la force humaniste Nègre/Nèg et de l’autre déshumanisé les noirs américains.
Avec une question sous-jacente : l’états-unification de la pensée, que l’on observe aujourd’hui, et qui bouleverse nos représentations de nous-mêmes, marque-t-elle une harmonisation ou une vampirisation des identités noires ?
Photo : autoportrait
Stéphanie Destin
Arts visuels
Fille d’un artiste peintre, elle baigne dans l’art dès son enfance, suit des cours de dessin et expose à 16 ans. Diplômée en arts visuels, elle participe à des événements majeurs et se distingue lors d’une résidence du « Collectif RVB » au Prêcheur.
Elle explore d’abord la thématique de la mort, s’interrogeant sur la conscience que l’homme a de sa propre fin. Elle utilise la photographie à grande échelle, la sculpture, la peinture, et différents médiums. Par la suite, elle oriente son questionnement vers la vie, partant à la rencontre de diverses communautés pour créer des portraits dans des contextes variés : rue, tribunal, école, hôpital ou maison de retraite. Axée sur la peinture, elle cherche à capturer l’énergie et la lumière émanant de chacun, en utilisant des peintures fluorescentes, phosphorescentes et réfléchissantes.
Sa résidence porte sur une interrogation essentielle : comment l’activité humaine influence-t-elle la nature et, par extension, notre santé, dans un monde où la pollution est un fléau omniprésent ?
Cette réflexion se matérialisera à travers des sculptures vivantes qui ouvrent une fenêtre sur un univers imaginaire afro-caribéen où l’Homme hybride coexiste en harmonie avec la nature, mettant en lumière la beauté de cette relation symbiotique et les possibilités de réconciliation entre l’humain et son environnement.
Photo : autoportrait
Tilo Bertholo
Composition
Né en Martinique en 1990, Laurent-Emmanuel Bertholo dit Tilo commence la batterie à 3 ans et demi avec le batteur Romain Pallud (Perfecta, Malavoi) puis intègre l’Ecole de Musique Paulo Rosine (EMAP) à Rivière-Pilote où il étudie avec Jacky Alpha (Fal Frett).
1er Prix de Batterie de l’école Dante Agostini en 2013, Tilo Bertholo est aussi diplômé de l’Université du Mirail en musicologie et du conservatoire de Toulouse (DEM).
Il accompagne divers artistes de la scène antillaise (José Privat, Maher Beauroy, Dédé Saint-Prix) et internationale (Julia Biel, Kellylee Evans, Andy Narell) et se révèle dans le trio de Grégory Privat. Il collabore avec plusieurs leaders de la nouvelle scène jazz : Kareen Guiock, Malika Tirolien, Jowee Omicil, Sly Johnson, Somi, Josiah Woodson, Linley Marthe, Chris Jennings… Il est également membre du Big in Jazz Collective.
Lors de cette résidence, il travaillera à l’écriture du projet Ibrida dans lequel il mélange sa culture musicale martiniquaise au Jazz, sans oublier ses influences urbaines.
Photo : Guilhem Seguin
Résidences Tremplin
La résidence tremplin est dédiée à favoriser l’émergence, la structuration et la professionnalisation des créateurs. L’artiste ou la compagnie bénéficie sur une saison d’un accompagnement professionnel et d’un soutien financier pour la réalisation d’un projet de recherche et de création.
Sinké
Musique
Auteur compositeur interprète martiniquais, il définit sa musique comme étant celle d’un descendant d’africains déportés. Il commence par le chant choral dès son plus jeune âge. A 20 ans il découvre la guitare, la musique de Bwakoré et se met à écrire des chansons inspirées par le Bèlè et le reggae. Il se lance sur scène en 2007 lors de la Fête de la Musique à Basse-Pointe, sa commune d’origine.
Mis en lumière par Dédé Saint-Prix dont il fait la première partie au New Morning en 2013, il s’est produit depuis avec le groupe Les 300 Noms et des acteurs des musiques actuelles (EDS., Boris Reine-Adélaïde, Manuel Mondésir). Sinké a sorti l’album Chimen Limiè et a participé au Tremplin du Martinique Jazz Festival en 2017.
Son projet de résidence intitulé « Issoukélé » mêlera quête ancestrale, bèlè et dignité retrouvée.
Photo : Manuelle Norca
Elsy Fleriag
Musique
Elsy Fleriag, née en Martinique dans une famille de musiciens, s’intéresse à la musique dès son plus jeune âge. Elle poursuit des études en musicologie et médiation culturelle de l’art, ainsi qu’un cursus en classique et jazz au Conservatoire de Marseille.
Sous l’influence du vocaliste Gino Sitson, son mentor, elle affûte sa voie artistique et son goût pour l’art vocal. Au fil du temps, Elsy se produit sur des scènes renommées de Marseille à Paris, en passant par le festival de Jazz de Tanger et le Big In Jazz Festival.
Son écriture, marquée par la poésie, le mystère et son histoire personnelle, transcende le jazz pour inclure des influences soul, traditionnelles, urbaines et gospel.
Avec cette résidence, elle explore les leviers de la guérison pluridimensionnelle, voyageant symboliquement au cœur du concept d’Arukah, où l’amour sert de toile de fond.
Photo : Laurent Genteuil
Accompagnement - Suivi & Développement
Une attention particulière sera également accordée au suivi et à la promotion des projets des artistes ayant été en résidence ou parrainés par Tropiques Atrium les saisons passées : Maher Beauroy, Elvin Bironien et Ralph Lavital, Florence Baudin, Kephara, Sélène Saint-Aimé et Boris Reine-Adelaïde, David Gumbs, Elise Fitte-Duval, François Gabourg, Hélène Kelhetter, Alexandra Déglise, Steffy Glissant, Kenjah, Jonathan Dansicare, Murielle Bédot, Nicolas Lossen, Rita Ravier, Nayah, Les Zion BBoyz, Maleïka, Ymelda, Ven, Pekka, Guy-Marc Vadeleux, Nicolas Derné, Adeline Flaun, Jann Beaudry, Jean-Marc Bullet, Lola, Linda Mitram, Gloriah Bonheur, Astrid Mercier, Valérie Louri, Nelson-Rafaell Madel, Astrid Bayiha, Demwazèl Dys, Jordan Beal, Yaël Réunif, Chantal Thine et Simone Lagrand.